Mesures de sécurité

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Mesures de sécurité

 

Nous allons successivement aborder les différentes mesures que nous pouvons mettre en place afin de sécuriser autant que possible nos plongées, puis nous mentionnerons des conseils plus spécifiques à la chasse sous-marine. Petit Disclaimer : Les informations données ci-dessous sont des conseils de base destinés aux nouveaux chasseurs qui découvrent notre discipline. Ils n’ont pas vocation à remplacer les recommandations des professionnels. Par ailleurs, chacun de ces points a été identifié à partir de notre expérience personnelle et donc la liste ci-dessous n’est peut-être pas exhaustive. Si vous avez d’autres conseils ou des précisions à apporter, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire. Il appartient à chacun d’être vigilant lorsque nous plongeons, dans tous les cas, on ne prendra jamais assez de mesures pour se mettre en sécurité.

 

 

I- Plonger en sécurité

 

La chasse sous-marine est une discipline qui se pratique exclusivement en apnée (du moins en France et plus généralement en Europe). Plonger comporte donc des risques et ne doit pas être abordé à la légère. Il est impossible de prévoir tous les aléas susceptibles d’arriver durant une sortie, et de la même manière, il est impossible de garantir un risque zéro. Toutefois, la plupart des mesures de sécurité que nous allons mentionner ici sont faciles à mettre en place, et peuvent faire une très grande différence entre une sortie de chasse sous-marine agréable, et une sortie de chasse sous-marine dramatique.

 

 

  • Evoluer en binôme

La mesure de sécurité la plus basique est celle de toujours plonger accompagné. En effet, en mer, on n’est jamais maître des évènements. Ainsi, un accident est vite arrivé et, s’il survient, il est indispensable de pouvoir bénéficier d’une aide extérieure pour s’en sortir. C’est ce que permet la plongée en binôme. Pour être sécurisante, la plongée en binôme doit être pratiquée en alternance : il ne faut pas se retrouver dans une situation où les deux plongeurs seraient en apnée en même temps, car, en cas d’accident, l’autre ne serait pas en mesure d’intervenir. Donc par principe, le plongeur A doit attendre la fin de l’apnée du plongeur B pour plonger. Durant l’apnée du plongeur B, le plongeur A doit rester à la surface et tenter de ne pas quitter le plongeur B de vue de manière à identifier une éventuelle situation d’urgence. Il peut profiter de ce temps pour se ventiler, abaisser son rythme cardiaque, et préparer sa prochaine apnée. Dans l’idéal, le couple de plongeurs doit être d’un niveau à peu près similaire, et lors de la sortie les plongées ne devraient se dérouler que sur des profondeurs accessibles au coéquipier le moins aguerri des deux.

En plus d’être plus sécurisante à deux, la plongée accompagnée est également bien plus fun : à deux on partage des histoires à raconter, on se crée des souvenirs, et de nombreuses amitiés solides prennent racines dans l’adversité de sorties en apnée. Alors, n’oubliez pas votre compagnon d’aventures !

 

 

  • Être un bon coéquipier en apprenant les règles de secours spécifiques

Plonger accompagné est sécurisant, mais si un accident survient le coéquipier doit être en mesure de venir en aide à son compagnon. Pour cela, rien de mieux que de se former auprès d’un professionnel aux différents accidents que l’on peut rencontrer lors d’une plongée, et à comment réagir en tant que témoin :

– La syncope,

– La noyade,

– La piqûre/morsure par un animal venimeux

– Les crampes

– Les accidents de décompression

– l’hypothermie

Etc.

Savoir identifier ces situations qui peuvent être visuellement très impressionnantes et apprendre à réagir en conséquence n’est pas naturel. Beaucoup de gestes et de réactions très spécifiques peuvent faire la différence en situation critique, et il est bon de prendre le temps de s’y former pour pouvoir réagir en situation d’urgence.

 

 

  • Se signaler

Comme nous l’avons brièvement abordé, la loi nous impose de nous signaler, par l’utilisation d’une bouée, ainsi que d’un drapeau. La bouée est effectivement la première (et presque la seule) défense pour se prémunir d’un choc contre un autre navire. Il faut donc s’assurer que le drapeau sur sa bouée est bien visible (notamment en cas de houle), et que son mât est suffisamment haut pour permettre à ce qu’il soit repérable de loin. Il faut aussi veiller à ne pas s’éloigner trop de la bouée, car sans celle-ci on devient presque invisible aux yeux des embarcations.

Signaler sa présence passe par la bouée, mais le plongeur peut également prévenir les conséquences d’un accident en se signalant sous l’eau. De cette manière, il sera beaucoup plus aisé pour son binôme de le suivre du regard depuis la surface. Ainsi, il existe plusieurs moyens pour se signaler sous l’eau :

Généralement, l’utilisation du blanc sur le matériel est ce qui est privilégié. En effet, le blanc à cette particularité de demeurer très visible sous l’eau, même à une certaine profondeur, ce qui n’est pas le cas de toutes les couleurs. On retrouve donc très souvent des inscriptions blanches sur le derrière des combinaisons, des ceintures de poids blanches, des sandows blancs, des poids ou un baudrier blanc, un tuba blanc, ou encore le derrière des palmes blanc, etc.

Le Binôme qui regarde son coéquipier de dessus le verra presque toujours de dos, c’est la raison pour laquelle la plupart de ces éléments sont situés côté dos du plongeur. De cette manière il sera bien plus facile pour son partenaire de le suivre lors de ses apnées. En outre, il ne faut pas que ces éléments très visuels soient un frein en action de chasse, et notamment il ne faut pas qu’ils indiquent aux poissons la présence du chasseur. En ayant ces marques blanches uniquement dans le dos, on s’en préserve.

Par ailleurs, concernant les chasseurs qui plongent depuis un bateau, il peut également être intéressant de signaler physiquement sa présence en utilisant une combinaison visible dans la houle depuis la surface. Il faudra alors faire preuve d’ingéniosité en choisissant une couleur de combinaison qui se démarque de la couleur de l’eau environnante. Le plus souvent le rouge est une bonne solution, car cette couleur a la particularité de disparaître très rapidement dans l’eau (dès 3 m) et pour autant elle permet d’être très visible en surface.

Enfin, pour terminer, un excellent moyen de se signaler, peut-être de transporter avec soi un sifflet. Ce dernier pourra être utilisé pour signaler un danger ou avertir de sa présence lorsqu’il y a du courant ou que l’on a perdu son coéquipier de vue.

 

 

 

  • L’apnée

La chasse sous-marine est une activité qui se pratique en apnée. Qui dit apnée, dit absence d’oxygène et donc risque de noyade ou de suffocation. Il faut donc être particulièrement conscient de ses propres limites. Notamment, celles-ci peuvent varier considérablement en fonction de l’état de forme général de l’apnéiste : fatigue, hydratation, surentraînement ou sous-entraînement, etc. La consommation d’alcool ou de drogue dans les jours qui précèdent la plongée peut également avoir une influence considérable sur son état de forme.

Il est donc important de s’écouter et de ne pas pousser trop loin ses limites. Le dicton « No ego, Just Fun » doit particulièrement résonner dans nos oreilles lors de nos sorties. Ceci est d’autant plus vrai en début de saison où le risque de blessure est démultiplié. Sauf exception, nous ne sommes pas là pour battre des records du monde, mais bien pour être en mesure de continuer à pratiquer notre passion le plus longtemps possible.

Il peut également être intéressant de s’assurer objectivement de ses capacités physiques en se soumettant à une visite médicale : si celle-ci n’est pas obligatoire pour pratiquer la chasse sous-marine sans licence fédérale, elle est toutefois très recommandée. Le médecin sera particulièrement attentif à la bonne santé de votre cœur, de vos poumons ainsi que de vos oreilles.

 

 

  • La mise à l’eau

La mise à l’eau peut parfois être particulièrement délicate et nécessiter une préparation minutieuse pour être réalisée sans risque. Avant toute sortie, il est primordial de s’assurer que les prévisions météorologiques sont favorables. Il ne faudrait pas se retrouver au cœur de l’océan durant un orage ou une tempête. Ensuite, il convient d’étudier à l’avance les coefficients des marées, identifier les phases de marées hautes et basses, anticiper la présence de courant, s’assurer d’une visibilité suffisante, etc. Ce n’est qu’en ayant envisagé l’ensemble de ces paramètres que vous pourrez minimiser le risque d’accident et organiser au mieux votre sortie. Ces principes de base s’appliquent tout autant au chasseur sous-marin qui effectue sa mise à l’eau depuis le bord, qu’à celui qui prévoit de la faire depuis une embarcation.

Le chasseur sous-marin qui effectue sa mise à l’eau depuis la rive doit toutefois être particulièrement attentif à son point d’entrée : s’il est effectué depuis une plage de sable, il convient de s’assurer que les vagues ne sont pas trop violentes ; depuis des rochers, il convient de s’assurer que le chemin que l’on compte emprunter est suffisamment profond et dégagé pour ne pas risquer de se fracasser contre les rochers si la mer se lève. Au-delà du moment précis de l’entrée dans l’eau, soyez particulièrement attentif à comment vous allez sortir de l’eau : la marée risque d’avoir tourné, et parfois votre point d’entrée ne vous permet pas de ressortir à cause des vagues, ou de la présence de rochers. Veillez donc à correctement planifier votre sortie de l’eau, car avec la fatigue le risque de noyade est non négligeable. Si vous vous faites surprendre et que vous constatez qu’il va être très compliqué de sortir de l’eau, n’hésitez pas à vous séparer de votre matériel pour gagner en agilité. Ne risquez pas de perdre la vie pour quelques euros…

Un bon moyen de prévenir le risque de noyade est de chasser avec une planche de chasse plutôt qu’une bouée : de cette manière vous pourrez vous reposer et prendre appui dessus. D’expérience, ça peut faire LA différence.

 

 

 

II-Chasser en sécurité

 

Nous avons pu voir précédemment que plonger en binôme était une des mesures de sécurité les plus faciles à mettre en œuvre, mais également l’une des plus efficaces. Il faut tout de même s’assurer que chaque chasseur respecte des principes de base, qui ne sont pas nécessairement évidents pour tout le monde. En premier lieu, il convient de ne jamais au grand jamais pointer son harpon, qu’il soit chargé ou déchargé, en direction d’une autre personne. Ensuite, lorsque le harpon est chargé, même s’il n’est pas orienté vers la position de son coéquipier, il convient de ne pas mettre le doigt sur la gâchette. Certains harpons bénéficient d’un cran de sûreté. Il est préférable de ne pas vous en servir (il peut être défaillant et sera très certainement à l’origine de beaucoup de poissons loupés). Maintenez seulement votre index le long du fût de l’arbalète, de cette manière, vous éviterez tout tir accidentel. Vous ne positionnerez votre index sur la gâchette qu’au moment où vous souhaiterez déclencher votre tir. Si vous chassez à l’aide d’une fronde, le même principe est applicable : ne chargez pas votre fronde tant que vous ne souhaitez pas déclencher de tir.

Par ailleurs, lorsque vous chassez en binôme, pour limiter encore le risque de vous tirer mutuellement dessus, vous pouvez choisir de chasser en vous partageant un seul harpon : de cette manière, le chasseur qui surveille son coéquipier aura les mains libres pour intervenir. De plus, vous vous assurerez qu’il ne sera pas tenté de quitter son poste de surveillance pour fondre sur un poisson. Si vous agissez ainsi, soyez toutefois très précautionneux lorsque vous vous transmettrez le fusil. Il est d’ailleurs préférable, si le courant le permet, de ne pas vous le transmettre de main à main, mais de le déposer au fond de l’eau pour que le chasseur suivant le récupère lors de sa prochaine apnée. Il peut ainsi être utilisé pour indiquer l’endroit où est présent le poisson, ou bien une pierre particulièrement intéressante à aborder.

 

 

 

  • Vérifier son matériel

Avant une sortie il est important de s’assurer que tout son matériel est en bon état de fonctionnement. Une voile de palme qui se casse ou se décolle à 20 mètres de profondeur pourrait vous coûter des plumes, sinon plus. Veillez donc à vous assurer du parfait entretien de votre matériel. Soyez notamment attentif aux éléments de sécurité, tels que les palmes, le masque, le couteau et la bouée de signalisation. Soyez vigilant à emporter un lestage adapté, et vérifier à minima l’état de vos sandows. De manière générale, essayez d’être le plus austère possible dans le choix du matériel à emporter. Moins vous en aurez, plus vous serez en mesure de profiter pleinement de votre plongée. N’emportez que le strict minimum et soyez particulièrement attentif lorsque vous faites vos premières sorties avec du nouveau matériel : cela peut modifier substantiellement votre silhouette sous l’eau, une pierre dans laquelle vous rentriez précédemment peut dorénavant vous retenir ardemment.

 

 

  • Emporter un couteau

On entend souvent dire qu’il est important de chasser avec un couteau, mais pour quelles raisons ? C’est très simple, sous l’eau, vous risquez de rencontrer beaucoup de déchets et notamment divers cordages, et autres fils ou filets de pêches. Si vous vous emmêlez dedans, il peut être impossible de s’en sortir sans avoir à couper ces liens. Vous n’êtes pas non plus à l’abri qu’une partie de votre matériel se coince au cours d’une apnée dans des aspérités. Cela peut être votre accroche poisson, votre ceinture, votre baudrier, etc. Et rappelez-vous, il suffit de quelques secondes pour se noyer. Avoir toujours un couteau accessible, que ce soit à la taille, au poignet ou à la jambe, est un gage de sécurité. Cela vous permettra en outre d’accorder une mort la moins douloureuse possible à vos prises.

Pour être effectif, votre couteau doit être parfaitement aiguisé, accessible depuis n’importe quelle position, et solidement fixé de manière à ce que vous ne le perdiez pas lors de mouvements brusques. Ce dernier point dépend du type de couteau choisi. Préférez un couteau à lame fixe plutôt qu’un couteau pliant, et assurez-vous de pouvoir le sortir de son étui à une seule main.

 

 

 

  • Connaître le milieu

La connaissance de son milieu s’acquiert avec l’expérience et la sagesse. Cependant, il est pourtant important de pouvoir très vite identifier les risques liés au milieu dans lequel on va évoluer. Les différentes espèces de poissons venimeux, les zones polluées où le risque de rencontrer des filets est élevé, les courants dangereux, les pierres dangereuses lors de la chasse à trou, etc., etc. sont autant de « détails » qu’un chasseur doit prendre en compte pour chasser en sécurité.

 

Pour conclure, la chasse sous-marine est une merveilleuse discipline, dans laquelle nous avons beaucoup d’autonomie et de liberté. Il nous appartient donc d’être responsables, et, pour pouvoir profiter toute notre vie de notre passion, il convient d’être vigilant et respectueux de notre milieu. L’ensemble de ces règles et de ces mesures peut tantôt paraître barbante, tantôt indigeste, mais il constitue cependant la base de notre discipline. En réalité on s’aperçoit que bien souvent ces mesures relèvent du bon sens. Notre objectif en vous les présentant ici n’est bien entendu pas de vous faire peur, mais bien de vous permettre de profiter de notre passion dans les meilleures conditions possibles.

Ce qu’il faut retenir

 

La pêche sous-marine est une activité qui peut être dangereuse. Toutefois, il existe des règles de sécurité et des coutumes partagées par grand nombre de chasseurs et qui visent à se protéger mutuellement pour pratiquer notre passion dans les meilleures conditions possibles. Les connaître et les appliquer fait partie de la formation du chasseur sous-marin et devrait être une des premières étapes dans sa pratique. C’est la meilleure manière d’intégrer notre grande famille. N’oubliez jamais qu’en mer, l’Homme est très loin d’être le plus fort. Il faut savoir être humble et solidaire face à l’adversité dont peut faire preuve notre cher Océan. 

 

 

Pour aller plus loin

 

Vous avez à présent une idée plus précise des mesures de sécurité tacites qui encadrent la chasse sous-marine. Si ces mesures sont universelles, le législateur de chaque Etat peut intervenir pour encadrer notre pratique. Il est donc indispensable de s’intéresser à la législation applicable dans la zone de pêche où nous souhaitons nous rendre.

 

 

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